Dans un premier temps, nous étudierons les tares héréditaires de Claude, de Jory, de Christine puis de Régine: la femme de Dubuche.
Claude accuse souvent l'hérédité d'être la cause de son impuissance, de sa brutalité et de sa folie. En effet, on sait qu'Emile ZOLA lui donne, selon l'hérédité, une névrose physiologique: "une prépondérance physique et morale de la mère, une névrose et un déséquilibre intellectuel (des appétits intellectuels irrésistibles et effrénés, comme certains membres de sa famille ont des appétits physiques)" ainsi qu'une lésion de l'oeil. C'est ainsi que Claude va de crise en crise, restant ainsi des semaines durant avec la haine amoureuse de la peinture qui le rend impuissant, irrationnel, triste et violent. Durant ces crises, il se rabaisse plus bas que terre, éprouve des doutes sur tout et redouble d'impulsivité.
Cependant, il lui arrive aussi d'avoir des crises furieuses de travail, durant lesquelles, il est "inabordable pour tous, d'une violence de théories telle que ses amis eux-mêmes n'osaient le contrarier. Il balayait le monde d'un geste, il n'y avait plus que la peinture, on devait égorger les parents, les camarades, les femmes surtout !". Lorsque Claude et Christine quittent Paris pour Bennecourt, c'est pour une vie paisible, cependant, Claude qui semblait, pour une fois, heureux finit par s'attrister, par se dégoûter puis par regretter Paris. Un passage du livre nous décrit très bien l'état d'esprit de Claude lors de ses crises d'impuissance: "Peu à peu,... il retombait pourtant à ses doutes d'autrefois, ravagé par cette lutte qu'il menait contre la nature. Toute toile qui lui revenait lui semblait mauvaise, incomplète surtout, ne réalisant pas l'effort tenté. C'était cette impuissance qui l'exaspérait, plus encore que les refus du Jury. Sans doute, il ne pardonnait pas à ce dernier: ses oeuvres, même embryonnaires, valaient cent fois les médiocrités reçues : mais quelle souffrance de ne jamais se donner entier, dans le chef-d'oeuvre dont il ne pouvait accoucher son génie ! Il y avait toujours des morceaux superbes,... Alors, pourquoi de brusques trous ? Pourquoi des parties indignes, inaperçus pendant le travail, tuant le tableau ensuite d'une tare ineffaçable ? Et il se sentait incapable de correction, un mur se dressait à un moment, un obstacle infranchissable, au-delà duquel il était défendu d'aller. S'il reprenait vingt fois le morceau, vingt fois il aggravait le mal, tout se brouillait et glissait au gâchis. Il s'énervait, ne voyait plus, n'exécutait plus, en arrivait à une véritable paralysie de la volonté. Etaient-ce donc ses yeux, étaient-ce ses mains qui cessaient de lui appartenir, dans le progrès des lésions anciennes, qui l'avait inquiété déjà ? Les crises se multipliaient, il recommençait à vivre des semaines abominables, se dévorant, éternellement secoué de l'incertitude à l'espérance ; et l'unique soutien, pendant ces heures mauvaises, passées à s'acharner sur l'oeuvre rebelle, c'était le rêve consolateur de l'oeuvre future, celle où il se satisferait enfin, où ses mains se délieraient pour la création." Il finit par perdre pied et par tomber dans la folie héroïque de l'art. A sa mort, Sandoz conclut: " Sans doute, il souffrait dans sa chair, ravagé par cette lésion trop forte du génie, trois grammes en moins ou trois grammes en plus, comme il le disait, lorsqu'il accusait ses parents de l'avoir si drôlement bâti ! Mais son mal n'était pas en lui seulement, il a été la victime d'une époque."
Jory est, quant à lui, sujet à une hérédité d'avarice qui l'entraîne dans une habitude de mensonge.
Christine a hérité du tempérament sanguin de son père, ce qui provoquera chez elle une attaque qui nous est révélée dans les notes d'Emile ZOLA.
Régine souffre, comme beaucoup de bourgeois d'une dégénérescence héréditaire qui l'affaiblit beaucoup.
Photo: Emile ZOLA: